Elnimo Sport Trail.

4h10, le réveil sonne, la nuit a était difficile comme chaque veille de course. Je me prépare tranquillement, j’avale une assiette de pâtes et un jus de fruit, j’ai un peu la boule au ventre…

5h15, avec mon père je rejoins Vincent, mon suiveur, au stade de Royan. Nous chargeons le vélo, gels, poudre, bidon, frontal, lunette, casquette, etc.

5h45, les suiveurs prennent le départ, nous les rejoindrons plus tard…

5h50, dernières recommandations sur la ligne de départ…

5h59, une sensation bizarre comme à chaque fois, « mélange d’impatience, d’anxiété et d’interrogation, ça cogne fort dans la poitrine, l’instant est inconfortable mais incontournable, il faut que ça cesse et vite… »

6h00, c’est parti !!! Les premières foulées sont euphorique, les lions sont lâchés,  après une petite boucle vers les jardins du monde, nous prenons la direction de St Georges de Didonne par la plage de la Grande Conche…

5^ème km, 25 minutes de course, premier ravitaillement, c’est en plein vent, je ne m’arrête pas…

7^ème km, je retrouve Vincent qui attend depuis presque une heure, je commence à faire le point sur ce début de course et m’oblige à ralentir…

10^ème km, Suzac, 1 heure de course, deuxième ravitos, 2 ou 3 abricots sans vraiment m’arrêter, je poursuis, l’ambiance est jovial, c’est sympa !

15^ème km, 1h30 de course et premier gel, Vincent s’occupe de remplir le bidon au ravito et prendre quelques bricoles à grignoter, je déroule à 10km/h…

20^ème km, 2h00 de course, les jambes vont bien donc je décide de ne toujours pas m’arrêter, Vincent gère les ravitos...le jour se lève.

25^ème km, 2h30, toujours à 10km/h, nous passons les criques splendides de Vaux sur mer et St Palais sur mer et ces maisons bourgeoises avec des vus incroyables, la plage de Nauzan me rappelle des souvenirs d’enfances…

27^ème km, encouragements de Crazymax…

30^ème km, 3h00…

33^ème km, il pleut !!!

37^ème km, il ne pleut plus ! Toujours pas d’arrêt, je décide de tenir les 10km/h jusqu’au 40^ème histoire de savoir si je peux courir un marathon en moins de 4h00…farfelu !!! Peut-être ?

40^ème km, 4h00, premier arrêt, eau gazeuse et abricots puis c’est reparti !!! Nous entrons dans la forêt…

42,195km, le marathon, 4h15 de course, c’est sûr ! Je peux en boucler un en moins de 4h00, une petite photo et en avant…

45^ème km, à présent je m’arrêterai à chaque ravito, les grandes lignes droites commencent à me torturer le cerveau, je commence à surchauffer…

50^ème km, 5h10, mi-course et réconfort, la famille est présente pour m’encourager : ma femme, mes enfants, mes parents, mon oncle et ma tante, c’est bon pour le moral. J’en profite pour enlever quelques épaisseurs.

55^ème km, 5h50 le rythme est saccadé, j’ai commencé à alterner marche et course…un peu plus loin un coureur est mal en point sous une couverture de survie mais bien entouré, les pompiers arrivent...

58^ème km, Christophe est là pour m’encourager, la famille aussi, j’en profite pour changer de haut et discuter un peu, le moral est bon car ici il faut faire demi-tour pour retourner sur Royan…

61^ème km, je trouve que le bois est long, les lignes droites interminables, le paysage monotone, je commence à manquer de lucidité, heureusement que Vincent est là pour me changer les idées avec ces chansons un peu « douteuses » mais surtout pour surveiller à ce que je m’alimente bien, c’est lui qui gère les prises de gel mais je commence à saturer en sucre…

66^ème km, 7h25 de course, je m’oblige à manger du fromage salé car le sucre ne passe plus très bien, je repars en trottinant mais c’est dur ! C’est là qu’un suiveur devient indispensable, un deuxième cerveau qui’ t’encourage, qui te conseil, un deuxième cerveau qui te dit de manger, de boire même si tu n’en ressens pas l’envie…

71^ème km, ravito de La Bouverie, Eran est là pour m’encourager, merci. J’avale de l’eau pétillante pour évacuer le sucre dans la bouche ainsi que des rondelles de saucissons bien salées !

72^ème km, Estelle et Fred en vélo sont venu à ma rencontre pour faire un bout de chemin, c’est sympa, nous discutons de trail bien sûr, le moral remonte et j’arrive à courir une bonne partie sans m’arrêter, putain de mental !

76^ème km, 8h45 de course, eau pétillante et saucisson, il y a plus que ca qui passe !

79^ème km, j’ai mal à un genou, la famille et là, je décide de changer de chaussures et de me poser un strap pour pouvoir courir avec moins de douleurs…les prochains kilomètres me feront comprendre qu’a partir d’ici je ne pourrai plus jamais courir…est ce possible de rentrer dans les délais en marchant ? Un bref calcul : il reste 20km et j’ai 5h30 devant moi, en avant !

83^ème km, énième ravito, toujours du salé, toujours des lignes droites interminables et toujours Vincent qui me tend mes barres de gel que je me force à avaler…

86^ème km, Estelle et Fred nous quittent mais je retrouve la famille sur le bord du chemin, c’est à partir d’ici que je sais que je vais y arriver, j’ai 4h30 pour faire 14km…

90^ème km, plage de Nauzan, Estelle, la femme à Vincent et ces filles sont aussi là pour m’encourager…

91^ème km, encore un ravito, je ne pense plus qu’a rentrer ! Un peu plus loin je retrouve toute la famille, j’en profite pour enfiler des manches longues…

96^ème km, je commence à jubiler, c’est sûr je vais devenir un « centbornard », je profite de cet instant, la peur d’un deuxième échec (abandon sur UTPMA) à disparu, je suis libéré !!! Les kilomètres s’égrainent un à un…

99,700km, je rentre dans le stade pour les derniers 300 mètres, mes garçons et les filles à Vincent se joignent à moi, la joie est intense, l’arrivée une délivrance !!!

100km, 12h50, c’est fait !!!

              Merci Vincent !!!

       Le prochain objectif est en ligne de mire, la préparation va pouvoir commencer après une bonne récup de l'UTPMA, plus qu'à choisir un plan d'entrainement adapté et c'est parti !!!

      Les 100km sont un nouveau défi, rien a voir avec le trail si ce n'est qu'il faut courir. La ville de mon lieu de naissance nous servira de départ pour aller jusqu'à Ronce les Bains par la piste cyclable et bien sûr de revenir, et tout cela en moins de 15 heures...

       Départ le 19 octobre 2013 à 6h00 avec le dossard n°7.